LES SŒURS DE SAINT JOSEPH A MARLIEUX
Tirée de l'étude des documents communaux, "petite Histoire" de cette congrégation religieuse basée à Bourg en Bresse qui a prodigué soins et enseignement sur la commune de Marlieux pendant près d'une centaine d'années.
5 FEVRIER 1852►
Monsieur GOIFFON adjoint au maire, expose au conseil que monsieur Joseph ROUX, curé de Marlieux, décédé le 12 décembre 1851, à l’âge de 54 ans (dont la tombe est visible contre le mur sud de l'église), a fait don par testament à la " Fabrique " * de l’église de Marlieux, de tous ses biens mais avec plusieurs conditions : entre autres, celle de fonder une école pour filles.
* La "Fabrique" est le conseil chargé de gérer les biens et revenus de l’Eglise.
Tombe de Joseph ROUX curé de marlieux située contre l'église
3 MARS 1853►
L’inspecteur primaire écrit à monsieur le Recteur de l’Ain :
"La Fabrique fournira à deux religieuses un traitement annuel et une maison actuellement existante composée d’une grande pièce pour la tenue de la classe, d’un réfectoire, de deux chambres à coucher, d’un grenier, d’une cave, d’un bûcher et d’un grand jardin…..
Les jeunes personnes recevront gratuitement une éducation donnée par des maîtresses bien préparées à remplir l’importante et utile mission qui leur sera confiée."
C'est le bâtiment situé en face de l’église qui sera mis à la disposition des religieuses.
8 SEPTEMBRE 1853►
La congrégation des sœurs de Saint Joseph dont le siège est à Bourg en Bresse est autorisée à fonder un établissement de son ordre dans la commune de Marlieux.
12 JUILLET 1854►
Le conseil de la Fabrique demande l’autorisation de vendre quelques terrains pour faire face aux emprunts qu’il a été obligé de contracter pour payer les dettes et remplir les conditions du legs du curé Roux.
11 JUIN 1868►
L’inspecteur primaire écrit à l’inspecteur d’académie de Bourg :
"La commune de Marlieux possède une seule école fréquentée en moyenne par 80 enfants ( 33 garçons et 47 filles en 1867) ; cette école est entièrement gratuite et dirigée par des religieuses …Ces dames reçoivent de la Fabrique un traitement annuel de 500 francs.
Depuis environ 14 ans que ces religieuses sont à Marlieux, elles ont rendu d’importants services en donnant aux enfants une éducation chrétienne, en prodiguant les soins aux malades et se sont attirées par là, les sympathies des autorités locales et de la population …mais la commune vient de s’ imposer d’énormes sacrifices, pour faire construire, avec l’aide de l’état, une maison d’école de garçons dont on a l’intention de confier la direction à un instituteur laïque.
L’école de Marlieux est une école publique mixte et je peux dire que j’ai vu peu de maisons de ce genre mieux tenues."
28 MAI 1875►
Le maire, monsieur GIVORD et le Conseil Municipal estiment que l’établissement d’une salle d’asile c'est-à-dire d’un lieu destiné à soigner les nécessiteux est d’une utilité incontestable, et votent:
# une subvention au profit de la Fabrique pour la création de l'asile dans les locaux jouxtant la résidence des religieuses, place de l'église
# un traitement annuel pour une religieuse de Saint Joseph de la Congrégation de Bourg appelée à diriger la salle d’asile.
Le même jour, le conseil de la Fabrique accepte la demande du Sous Préfet que la salle d’asile bien qu’installée dans un de ses immeubles, soit communale.
C’est ainsi que pendant longtemps, on a pu lire « L’ASILE » au-dessus de la porte qui fait face à l’entrée de l’église.
2 JUIN 1875►
Le sous-préfet de TREVOUX écrit au Maire de Marlieux :
J’ai lu avec intérêt la délibération du conseil municipal proposant d’établir une salle d’asile dont l’utilité est incontestable en raison de l’extension qu’a prise en peu d’années la population ouvrière de cette localité…..(En 1876, la population était de 664 habitants).
12 SEPTEMBRE 1875►
Le Conseil municipal demande une subvention à la Fabrique paroissiale pour l’établissement de la salle d’asile.
ANNEES 1876-1877►
Sœur Anthelmène ( Rolandez) est nommée directrice de l’ asile.
12 FEVRIER 1888►
Le Maire explique au Conseil que la pharmacie tenue par les religieuses a été fermée par décision de Monsieur le Préfet.
Cette fermeture occasionne de grands inconvénients du fait de l’éloignement de toute autre pharmacie, non seulement pour Marlieux mais encore pour de nombreuses communes voisines qui venaient s’y approvisionner.
ANNEE 1904►
Extrait du "bulletin GORINI ** " trouvé aux Archives Municipales de Bourg :
"Monsieur Raymond, à la mort de sa fille unique, en 1904, laissa ses propriétés et son château pour un hospice sous la direction des religieuses de Saint Joseph.
Il y fut lui-même le premier hospitalisé et soigné, jusqu’à sa mort en 1910. Les huit lits sont ordinairement occupés en hiver. En été, on y reçoit des convalescents. Pendant les vacances, un certain nombre d’institutrices libres viennent s’y reposer."
**GORINI Jean Marie Sauveur 1803 - 1859, né à Bourg en Bresse prêtre auteur de " la Défense de l’Eglise " publié en 1853.
L'hôpital façade ouest côté jardin
6 FEVRIER 1905►
Le Conseil de Fabrique demande en vue de l’exécution du legs Roux fait en 1851, l’installation de sœurs hospitalières comme garde-malades.
Le conseil prie Monsieur le Préfet de bien vouloir revenir sur sa décision et autoriser l’ouverture de l’officine tenue par les religieuses, soit comme précédemment soit sous le contrôle d’un pharmacien
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Façade est côté entrée principale
PREMIERE GUERRE MONDIALE►
Pendant la première guerre mondiale, le château devient le HA n°26 SSBM c'est-à-dire Hôpital Auxiliaire numéro 26 de la Société de Secours aux Blessés de Militaires.
Hôpital de 25 lits et ceci du 29 septembre 1914 au 18 août 1917.
Installées dans le château donné par monsieur Raymond, les sœurs hospitalières soignent les soldats blessés ou malades. C'est pour cette raison que longtemps cet établissement sera nommé par les habitants du village "l'hôpital".
Militaires de la première guerre mondiale dans les jardins de l'hôpital
APRES GUERRE►
Les sœurs vont rester dans le château jusqu’en 1949.
Elles y prodigueront des soins, pansements ou piqûres aux habitants du village. Mais elles donnent aussi des cours de piano, font de la couture de façon remarquable, réalisant de très beaux ouvrages, découvrant avant l’heure les " loisirs créatifs".
Un patronage, dont notre historienne Denise se souvient encore pour l'avoir fréquenté, et qui avait lieu le jeudi, permettait aux enfants du village d’aller s’ébattre dans le parc magnifique.
Toute la population de MARLIEUX a ainsi pu profiter d’une façon ou d’une autre de la présence des sœurs de la Congrégation de Saint Joseph durant une centaine d’années.
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